Boris Darbas sur le toit de la base sous-marine. La voie d'escalade en passe d'être créée fera une longue boucle
pour l'usage futur des apprentis funambules (Photo Michel Lacroix)
Des jeunes des Aubiers se sont lancés dans l'aventure d'une voie d'escalade
sur les parois de la base sous-marine, aux bassins à flot.
Sensations au bout d'une corde

JEAN-DENIS RENARD

La base a beau être sous-marine, elle affiche une sacrée altitude au-dessus du plancher des vaches. Une petite vingtaine de mètres au total, pour ce cube aux falaises de béton qui surplombe les bassins à flot de Bacalan. Autant dire que, pour des débutants, l'escalade a de quoi impressionner.
Apprivoiser le vide, c'est pourtant le pari que s'étaient fixé hier Saliou Baldé, Yohane Gamiette et Achraf Essayeh. Tous trois domiciliés aux Aubiers, ils s'exerçaient dans le cadre d'une opération mitonnée de conserve par le Centre social et culturel du Lac, le mur d'escalade Barbey, la base sous-marine et l'entreprise Adret d'Ambarès, spécialisée dans les " travaux de funambules " : créer une voie d'escalade sur les faces extérieures du bâtiment, et en profiter pour s'initier aux techniques de chantier entre ciel et terre.
Les grimpeurs n'en sont pas à leur premier contact avec les parois lisses de la base.

L'an dernier, un nouveau mur d'escalade a vu le jour, non loin de l'entrée de Marinexpo (1). Cette fois-ci, le projet est encore plus ambitieux. " Nous voulons aménager une traversée, un parcours en boucle dont une partie empruntera un passage au-dessus de l'eau", explique Boris Darbas, animateur et moniteur d'escalade au mur de Barbey, qui assiste sur place les jeunes dans leur entreprise.
Dénommé " via cordata " mais de type "via ferrata'', dans le petit monde des adorateurs du mousqueton, l'itinéraire sera, comme son, nom l'indique, balisé de cordes statiques qui aideront les impétrants dans leur progression. " Ce parcours fera à peu près 350 mètres en boucle. Il offrira des difficultés physiques réduites. Nous souhaitons toucher un large public. L'objectif, c'est que tout soit prêt pour cet été ", ajoute Boris Darbas.

SCELLER DES BARREAUX
Seulement voilà, aménager un
tel jouet pour les spider (wo)men
de tous poils ne se résume pas à

bâiller aux corneilles, le derrière posé dans un baudrier. Les travaux préparatoires de nettoyage sous les pare-bombes ont démarré en février. Cette fois-ci; Saliou, Yohane et Achraf ont dû se décarcasser pour poser des jalons sur la face ouest de la base sous-marine, en l'occurrence le côté bassin à flot.
Pour éviter le grand plouf, ils étaient non seulement secondés par Boris Darbas, mais aussi par Nicolas Gaudé de l'entreprise Adret. Tout avait été prévu pour garantir leur équilibre dans une stricte application des règles de sécurité communes aux travailleurs du vide.
Il a ensuite fallu que les trois compères scellent des barreaux de fer à la colle chimique dans ce béton vieux de cinquante ans, et tout de même conçu pour résister aux bombes alliées... Pas vraiment une sinécure pour des débutants. L'escapade s'est malgré tout déroulée sans anicroches. Le trio pourra se targuer d'avoir " inventé " la " voie cordata " de la base sous-marine. Plutôt classe, non ?
(1) Notre édition du 25 février 1999
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